Qui
est Mumia Abu-Jamal ? | La nuit du 9 décembre
1981 | Le procès | Développement
actuel |
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Mumia
Abu-Jamal, de son vrai nom Wesley Cook est né le 24 Avril
1954 à Philadelphie dans une famille modeste. Le nom de Mumia
lui vient de son professeur de Swahili (originaire du Kenya), il prendra
le nom d'Abu-Jamal (le père de Jamal) à la naissance
de son premier fils.
Fidèle à ses principes, Mumia donne la parole aux membres de MOVE, organisation communautaire écologique prônant le respect de la Vie sous toutes ses formes. Le 8 Août 1978, Mumia couvre le siège de la maison de MOVE (Powelton Village - Philadelphie ouest) par la police de la ville. En janvier 1981 Mumia est désigné comme "une personnalité à suivre" par le journal Philadelphia et se voit remettre un prix par la Corporation for Public Broadcasting. Mais ses reportages et ses prises de positions en faveur de Move, parfois censurées, sont vivement critiqués par les radios pour lesquelles il travaille. Plutôt que de céder aux pressions et remettre en question son éthique journalistique, Mumia devient journaliste indépendant et prend un second emploi : chauffeur de taxi de nuit... |
La
nuit du 9 décembre 1981
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Cette nuit vers 4h du matin à l'intersection de Locurst et de la 13eme rue, Mumia revenant d'une course aperçoit son frère William (également chauffeur de taxi) interpellé par un policier : Daniel Faulkner - 25 ans. Le ton monte et Daniel Faulkner frappe william à la tête avec un lampe torche (ce dernier sera gravement blessé). Mumia tente d'intervenir lorsqu'une fusillade éclate. Mumia est touché au foie (par l'arme du policier) et Daniel Faulkner décède une heure après son arrivée à l'hôpital Jefferson. L'arme de Mumia est retrouvé quelques mètres plus loin de l'endroit où il était assis. Lors de son transfert à l'hôpital il sera frappé par les policiers. Ayant été agressé à plusieurs reprises (en tant que taxi), Mumia avait acheté (légalement) une arme. |
Le
procès
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![]() Le procès de Mumia débutera en Juin 1982. La court est présidé par le Juge Albert F. Sabo, ancien sheriff adjoint du comté de Philadelphie pendant 16 ans avant de devenir juge en 1974. Mr Sabo est réputé pour avoir envoyé plus de personne dans le couloir de la mort que n'importe quel juge en activité aux États- Unis (31 au total - 29 appartenaient à des minorités ethniques). De plus, il a été membre du même syndicat que Daniel faulkner : le F.O.P (Fraternal Organization of the Police - premier syndicat de policier aux USA avec plus de 280 000 membres). En 1983, une enquête du barreau de Philadelphie démontre que plus d'un tiers des avocat considèrent que le Juge Sabo n'est pas qualifié pour assurer de telles fonctions. Le procureur, Red Rendell, quant à lui a obtenu la condamnation d'un innocent (pour meurtre - cf. Commonwealth contre Connor). Après 12 années passées en prison, ce même procureur effectua un appel pour obtenir sa libération sur la base de preuves l'innocentant.
Mumia, ne pouvant se permettre financièrement d'engager un avocat, se voit attribuer un jeune avocat commis d'office inexpérimenté en matière de meurtre, Anthony Jackson. Face à l'incompétence de son avocat Mumia demande, le 13 Mai 1982, à se représenter lui même (droit de l'accusé). Ce droit constitutionnel lui sera refusé. Le tribunal ne lui ayant accordé que 300$ (devant couvrir ses honoraires pour 6 mois de procès et les expertises), l'avocat de Mumia ne pourra effectué les enquêtes nécessaires ou faire comparaître des experts (balistiques...). En comparaison, la Police, disposant de moyens importants, effectuera plus 125 entretiens de témoins. A trois reprises, Mr Jackson se voit refuser ses demandes de fonds pour obtenir le témoignages d'experts.
Le fait que le jury n'ai pas connaissance du cas, par la presse notamment, est un élément essentiel dans le cadre d'un procès juste et équitable. Dans le cas de Mumia Abu-Jamal sur les 80 jurés, seulement 7 n'ont pas entendu parlé de l'affaire (au cours du procès tous les membres du jury étaient assignés à résidence dans un hôtel afin de pas être en contact avec la presse). - Le tribunal refuse que Mumia interroge les candidats sous prétexte que ses questions intimident les jurés et qu'il est trop lent. Il semble, selon certains observateurs, que la véritable raison est que Mumia, en tant que journaliste expérimenté, était en train de créer une impression trop favorable à son égard. Une étude du rapport d'audience par Amnesty International démontra que les questions de Mumia étaient pertinentes, et que son attitude envers les candidats n'était ni agressive, ni brutal. Par ailleurs, ses interventions étaient, en terme de temps, semblables à celles du procureur. - Un des membre du jury définitif est le meilleur ami d'un policier de Philadelphie qui a été blessé en service, puis mis en congé suite à ses blessure. Il a ouvertement admis que son expérience ne ferait pas de lui un juré équitable. - Une suppléante est l'épouse d'un policier de Philadelphie. > Anthony Jackson ne fait aucune objection quant à l'impartialité de ces deux jurée. - Les jurés noirs sont systématiquement écartés par le procureur, utilisant onze des quinze récusations auxquelles il a droit. Le jury définitif ne comprenait que deux afro-américains. En 1997, il a été révélé par une cassette vidéo d'entraînement, que cette pratique illégale était enseignée aux procureurs de Philadelphie. En 1986, la Cour Suprême des Etats-unis a déclaré que l'éviction d'un juré potentiel devait être "raciallement neutre".
- Albert Sabo écarte sommairement une femme noire déjà
sélectionnée (Jennie Dawley) et de la remplacer par un
homme blanc plus âgé (Robert Courchain). Ce dernier, au
cours de la sélection, fait preuve a cinq reprises de partialité
: il déclare "inconsciemment je ne pense pas que je pourrais
être juste vis-à-vis des deux parties". > La population de Philadelphie est composé à 40 % d'afro-américains; un jury raciallement représentatif de la communauté aurait du inclure au moins 5 personnes noires.
1-
La prétendue confession de Mumia Abu-Jamal à
l'hôpital Au cours du procès, deux témoins affirment que Mumia à avouer avoir tirer sur Daniel Faulkner : Priscillia Durham (agent de sécurité de l'hôpital) et Gary Bell (officier de police). Mumia aurait déclaré, alors qu'il se faisait soigné, "j'ai tiré sur ce fils de pute et j'espère que ce fils de pute va mourir!". Gary Bell est le partenaire et le "meilleur ami" de Daniel faulkner, Priscillia Durham a d'abord nié connaître Faulkner, puis a admis avoir discuté avec lui à plusieurs reprises, parfois "devant un café". Cependant un autre agent de police : Gary Wakshul, qui se trouvait dans le véhicule qui a transporté Mumia à l'hôpital, déclare "nous sommes resté avec l'homme à Jefferson (l'hôpital) jusqu'à ce que nous soyons relevé. Durant tout ce temps, le nègre n'a fait aucun commentaire". Ce même agent reviens sur sa déposition lors d'un appel en 1995, et affirme avoir entendu les aveux de Mumia Abu-Jamal. Il a déclaré que son retard (13 ans) à témoigner était dû au "traumatisme émotionnel" lié la mort de Daniel Faulkner. Les deux autres témoins de la prétendue confession n'ont pas reporté ce qu'ils ont entendu avant février 1982, c'est-à- dire plus de deux mois après la fusillade. Et ce après que Mumia ait signalé avoir été battu au cours de son transfert. Priscillia Durham déclare avoir informé sa supérieure et qu'elles ont rédigé (à la main) une note. Le procureur a ordonné à un officier de retrouver cette note à l'hôpital. Ce dernier est revenu de l'hôpital avec une lettre tapé, que le témoin déclare n'avoir jamais vu auparavant. Bien que l'authenticité de cette lettre n'est pas été avéré, le juge Sabo l'a décrète recevable en déduisant qu"ils ont pris la lettre écrite et l'ont retapé". Aucun des nombreux agents se trouvant à proximité de la chambre de Mumia ne déclarent avoir entendu sa déclaration qu'il aurait pourtant crié. De plus, les médecins qui ont soigné Mumia déclarent dans leurs témoignages qu'ils étaient avec lui à partir de son arrivée et qu'il était "faible...sur le point de s'évanouir", et qu'ils n'ont entendu aucune déclaration de sa part pouvant être interprétée comme une confession. Au cours de l'audience, l'officier Wakshul est absent, il serait en "congés". Le jury ne sera jamais informé de sa déclaration : "Durant tout ce temps, le nègre n'a fait aucun commentaire". Le juge Sabo refusera à la défense d'ajourner l'audience afin de retrouver Wakshul (le procureur avait les coordonnées de Waskshul mais ne les a jamais transmise à la défense). Depuis, l'officier a admis avoir eu une "réunion de préparation" avec le procureur, qui a modifié en personne les dates de vacances du policier.
Cynthia white, une prostituée, travaillait dans le quartier
la nuit du 9 décembre 1981. Lors du procès elle a témoigné
que Mumia a couru jusqu'à Daniel Faulkner, lui a tiré
dans le dos puis dans la tête. Préalablement au procès,
White a décrit le tireur comme un homme plus petit que Mumia.
Au cours de sa 1ere audition elle déclare que "Mumia"
tenait l'arme dans sa main gauche. Durant le procès elle a nié
savoir dans quelle main se trouvait l'arme, que le schéma qu'elle
a réalisé auparavant est incorrect et que la situation
(physique) des acteurs avant l'arrivée de Mumia sur les
lieux comporte des erreurs. A l'époque du procès Cynthia
White purgeait une peine de 18 mois de prison pour prostitution dans
le Massachusetts. Elle avait été arrêté à
38 reprises à Philadelphie et 3 de ces affaires étaient
en instance à ce même moment (procès). Elle a été
arrêté 2 fois après la fusillade (les 12 et 17 décembre).
Selon les avocats actuels de Mumia Abu-Jamal, il n'y a pas de traces
de poursuites judiciaires relatives à ces arrestations. En 1987,
Cynthia White est poursuivi pour vols à mains armés. Le
juge la libère sans verser de caution, bien qu'il notifie son
lourd passé judiciaire. Douglas Culbreth détective
à la police de Philadelphie proteste, on lui répond qu'il
s'agit "d'un témoin du Commonwealth dans une affaire très
importante". Depuis Cynthia White a disparu. Veronica Jones, également prostituée et témoin de la scène a déclaré que la police a tenté d'acheter son témoignage : "ils ont essayé de me faire dire ce que l'autre fille a dit. Je ne pouvais pas faire ça... ils nous ont dit que l'on pourrait travailler dans le quartier". Lors de ce témoignage, le juge Sabo fait retirer le jury et décrète que cette preuve est irrecevable. Lors de son témoignage devant le jury, Veronica Jones reviens sur sa 1ere déposition faite à la police. Déposition dans laquelle elle disait avoir vu deux hommes non identifiés quitter la scène du crime. En 1996 lors d'une audition d'appel, Veronica Jones atteste qu'elle a modifié son témoignage suite à la visite de deux officiers de police en prison (où elle était incarcérée pour vol et agression). Au cours d'un témoignage sous serment, Veronica Jones décrit sa rencontre avec les officiers : "Ils m'ont dit que si je témoignait contre Jamal et que si je l'identifiait comme étant le tireur, je n'aurait plus à m'inquiéter pour mes affaires en instance... Le détective m'a menacé en me rappelant que je risquait une longue peine de prison - 15 ans... Je savais que si je faisait quoi que ce soit pour aider la défense de Jamal, je risquerait des années de prison". Après le procès de Mumia Abu-Jamal, Veronica Jones a été condamné à une peine de 2 ans de probation. Pamela Jenkins, ancienne prostituée qui travaillait dans le quartier en 1981, est apparu en 1997. Dans un témoignage sous serment, elle a déclaré qu'elle connaissait Cynthia White, qui lui aurait dit qu'elle avait peur de la police et qu'ils essayaient de lui faire dire quelque chose à propos de la fusillade. Jenkins était l'informatrice et la maîtresse d'un policier de Philadelphie Tom Ryan. Elle a déclaré "il voulait que je commette un parjure et dise que j'avais vu Jamal tirer sur l'officier de police". En 1996 Tom Ryan et cinq autres policiers du quartier ont été condamnés pour falsifications de preuves et corruption.
Robert Chober, un chauffeur de taxi vient de déposer une
cliente et se gare à une dizaine de mètre derrière
la voiture de Daniel Faulkner. Au 1er coup de feu, Chober
est en train d'écrire dans son livre de bord. Il dit avoir vu
le tireur de profil. Au cour du procès il déclare que
lorsqu'il a levé les yeux il a vu Faulkner tomber et Mumia "positionné
derrière lui, tirer à nouveau sur lui". Cependant
le jury n'a pas été informé de la déclaration
de Chober faite à la police le 10 décembre 1981, disant
que le tireur "apparemment s'enfuyait". Par ailleurs, il y a
de nombreuses divergences entre Mumia Abu-Jamal et la description tireur
faite par Chober : vêtements, taille, poids. William Singletary, un homme d'affaire qui a été témoin de tout la scène n'a jamais été présenté au jury. En effet, il a déclaré que Mumia Abu-Jamal n'était pas le tireur. Singletary quitte la ville après que la police ait déchiré sa déposition et poussé à en rédiger une autre. Il témoignera de ses pressions en Août 1995. Mark Scalan, présent sur les lieux a déclaré à plusieurs reprises à la police qu'ils ne savaient pas qui avait tiré sur Daniel faulkner : Mumia ou son frère "je ne sais pas qui avait l'arme. Je ne sais pas qui a tiré". Sur le schéma de la scène qu'il a réalisé, Mumia Abu-Jamal et Daniel Faulkner se font face lorsque le 1er coup de feu est tiré, ce qui contredit totalement la version de l'accusation. Au cours du procès, Scalan a admis avoir bu ce soir là... William Cook, le frère de Mumia n'a jamais témoigné à aucune audience. Il a donné deux versions différentes des faits à la police et à la défense en 1995. Cette même année Cook devait témoigné mais ne s'est jamais présenté. Depuis les avocats de Mumia n'ont pu localiser son frère. Il semble que plusieurs témoins oculaires n'ont pas été entendu par la défense, à cause du manque de moyens financiers dont disposait Anthony Jackson, le premier avocat de Mumia. Suite aux enquêtes effectuées par la défense actuelle de Mumia, les témoins qui ont été retrouvés affirment avoir vu d'autres personnes s'enfuir des lieux de la fusillade. 3- Les éléments balistiquesL'arme
de Mumia a été retrouvé sur les lieux. Cinq balles
étaient manquantes, mais les policiers n'ont fait aucun test
(pourtant basiques) consistant à sentir l'arme pour savoir si
elle a servi récemment (il est possible de détecter des
odeurs de poudre pendant environ cinq heures). Des tests auraient du
être réalisé également sur les mains de Mumia,
ce qui n'a pas été fait. Le procureur soutien la thèse que Faulkner, après avoir reçu une balle dans le dos, s'est retourné et à fait feu sur Mumia en tombant à terre. Selon cette théorie, la balle qui a atteint Mumia aurait dû avoir une trajectoire ascendante, alors que selon les archives médicales la trajectoire était descendante. La
balle qui a été retiré du corps de Daniel
Faulkner est de calibre 44, alors que l'arme de Mumia est de calibre
38 (deux calibres incompatibles). Cette contradiction notable n'a jamais
été exposé aux jurées.
Apparemment, certains jurés étaient troublés par le fait que, même si la thèse du procureur était recevable, l'élément de préméditation manquait, puisque les coups de feu contre le policier, loin de précéder ceux qui ont blessé Mumia sont venus après, donc logiquement comme réaction non préméditée. Personne ne s'attendait à ce qu'un jury divisé entre la thèse du "meurtre au troisième degré" et celle de l'homicide involontaire finisse par voter la peine de mort. Pour comprendre les raisons de ce choix, il faut connaître le déroulement de la dernière phase du procès, celle de la détermination de la peine (penalty phase). C'est lors de cette phase que les deux camps ont présenté des arguments sur le choix entre la prison à perpétuité et la peine de mort. Violant ouvertement les droits constitutionnels de Mumia, le procureur a fourni des informations sur son passé politiques en tant que membres du Parti des Black Panthers, douze ans auparavant, ainsi que sur les convictions politiques qu'il professait à l'âge de seize ans. Il ne fait guère de doute que c'est à cause de ses convictions politiques et de son passé militant que Mumia se trouve dans le couloir de la mort. La partie du procès-verbal qui traite de cette phase du procès est un document digne de l'inquisition. Ce
spectacle grotesque a commencé quand Mumia s'est levé
pour lire une déclaration au jury, exerçant le droit
traditionnel des condamnés avant la proclamation du verdict.
Il n'a pas prêté serment en tant que témoin et n'a
pas témoigné à la barre. Dans cette déclaration,
il a affirmé son innocence et a dénoncé avec éloquence
les injustices du procès. Abasourdi par les accusations de Mumia
quant à sa conduite du procès, le juge a décidé
que Mumia s'était transformé en témoin et pouvait
donc être soumis à un interrogatoire devant le jury. Le
procureur n'a été que trop heureux de saisir cette occasion.
Mumia ne s'en est pas mieux tiré devant la Cour Suprême des Etats-Unis. Elle a même refuser de considérer son appel (Pennsylvanie contre Abu-Jamal - 1990). Cependant, cette même année, elle a accepté d'entendre et de rendre un jugement favorable à une affaire dans laquelle un membre de l'Aryan Brotherhood (Fraternité Aryenne), une organisation raciste blanche, s'était plaint de ce que le procureur avait fait un usage illégitime de son appartenance politique au moment de la détermination de la peine. Affirmant que le premier amendement de la Constitution interdit l'usage de telles preuves, la Cour a cassé sa sentence de mort (cf. Dawson contre Delaware - 1992). Lorsque Mumia a demandé à être inclus dans cet appel, cette requête a été refusé sans commentaires. N'ayant pas réussi à obtenir que la Cour suprême lui accorde une révision de son procès, Mumia n'avait d'autre recours que de contester le verdict et la sentence par le biais d'une procédure dite de "post-condamnation", en formulant dans ce cadre une requête en Habeas corpus à la fois auprès des tribunaux de Pennsylvanie et des tribunaux fédéraux. Cette procédure diffère d'un appel direct en ce qu'elle doit se limiter à mettre en lumière des éléments non pris en considération et les violations de la Constitution. Pendant plus d'une décennie, Mumia avait été représenté par des avocats commis d'office et payés par l'Etat. En 1992, ayant épuisé ses appels directs, il a recherché l'aide d'une équipe d'avocats progressistes et libres de tout contrôle étatique. Des fonds ont été collectés grâce à une campagne nationale et internationale menée pas des personnes et groupes décidés à rassembler les ressources nécessaires au financement d'une enquête, des témoins experts, des assistants de recherche, des tests pour contrôler les preuves physiques et les honoraires d'avocat. Pour la première fois, une véritable investigation a été menée sur l'affaire, de nouvelles preuves ont été mises au jour, et plus de 600 pages du dossier constitué par le FBI sur Mumia ont été obtenues du gouvernement fédéral suite à des menaces de poursuite qui ont duré trois ans. Un document de 400 pages préparé par les avocats (Petition and Memorandum of law) a invoqué 22 raisons pour lesquelles un nouveau procès s'imposait. Près de 40 documents et 13 déclarations sous serment par des témoins clés ont appuyé cette démonstration.
Cependant, face à une campagne de soutien sans précédent en faveur de Mumia aux Etats-Unis et à l'étranger, même le juge Sabo n'a pu laisser la procédure d'exécution se poursuivre. Le lundi 7 août 1995, dix jours seulement avant l'exécution prévue, Mumia a bénéficié d'un report. M. Sabo n'avait pas pris une telle décision en quinze années de magistrature. Se confondant en excuses auprès de la veuve de M. Faulkner et des policiers qui avaient assisté à l'audience, le juge annonça solennellement qu'il ne pouvait y avoir d'exécution avant que Mumia n'épuise tous ses appels.
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Développement
actuel
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Depuis 1995, de nombreux témoignages, en faveur de Mumia Abu-Jamal,
sont venus renforcer son dossier. Les pressions policières subies par
les témoins et les nombreux vices de procédures sont désormais
avérés. Cependant, tous les appels effectués par sa défense ont toujours
été rejetés. Mumia se trouve actuellement dans le circuit d'appel
fédéral. Le dossier de Mumia est entre les mains d'un
juge de cour fédéral William Yohn Jr.. Ce dernier
fait attendre depuis juin 2000 une décision : entendre les témoins
prêts à dénoncer leur manipulation (y compris Mumia),
révision du procès, maintien de la peine de mort, perpétuité. Le
juge Yohn a refusé de tenir compte de ces mémoires en décrétant
qu'ils n'étaient "ni utiles, ni nécessaires", alors
qu'il s'agit d'une pratique courante. Mais
il y a URGENCE : en 1996 le président Clinton a signé
"The death penalty act", une loi pour une peine de mort effective,
qui permet de suspendre le droit d’appel, pour tout condamné à mort,
au-delà de la Cour Fédérale de District (situation
actuelle de Mumia). |
sources
: A life in the balance - The case of Mumia Abu-Jamal (Amnesty
International 17-02-2000),
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