"Les guerres secrètes
" Alors que j'écris, les sifflements indécents des bombardements déchirent la nuit au-dessus de la capitale Kaboul, dans le pays ravagé par la guerre qu'est l'Afghanistan. Une fois de plus, l'Empire Américain s'est rendu au Moyen-Orient, revêtant son étincelant costume de guerre. Bien que les sondages nous garantissent que cette guerre nébuleuse menée contre "les terroristes, et ceux qui les soutiennent", détient l'assentiment du peuple, les résultats de ces sondages d'opinions cachent la véritable et bien profonde anxiété ressentie par le peuple, dans leur coeur et leur corps, à propos des perspectives de victoire. Cette anxiété souligne la grande méfiance que les Américains ont pris l'habitude d'éprouver auprès du gouvernement. Que ne savent-ils ? Qu'est-ce qui n'a pas été révélé aux Américains ? "Comment tout cela va-t-il finir ?" En vérité, il y a une bonne raison à ce sentiment d'anxiété, puisque de nombreux Américains sont, sans le savoir et sans leur approbation, partie intégrante de ces guerres secrètes qui font rage autour du monde. Lorsque les Etats-Unis étaient aux prémices de leur Histoire et, en effet, une nation enfant, un leader national renommé trama un complot visant à envahir et défaire la Lybie. Un de ces agents se vit confier des dizaines de milliers de dollars, et 1000 fusils afin de monter une armée secrète contre la Lybie. Ce représentant officiel du Ministère de l'Etat Américain était rattaché à l'Armée navale, et fut nommé "Agent pour la flotte américaine en Méditerranée". Cet agent secret, travaillant à l'insu et donc sans l'accord du Congrès Américain, pénétra en Egypte, monta une armée de mercenaires, et entama une guerre contre la Lybie, mais il fut incapable de déstabiliser le gouvernement en place. L'agent gouvernemental était le capitaine William Eaton. Il agissait sous les ordres gardés secrets du président américain de l'époque, Thomas Jefferson, donnés au cours d'une réunion secrète lors du 10 décembre 1803 (Cf Jerry Fresia et son "Towards an American Revolution Exposing the Constitution & Other illusions" (Boston : South End Press, 1988), p. 102)). De telles guerres secrètes ont fleuri au sein de l'histoire américaine, engendrant des millions d'ennemis, sur plusieurs continents. Pour les sans ressources en Amérique Latine, dans les Caraïbes, en Afrique et dans certaines contrées de l'Asie, les États-Unis sont considérés comme un enfant certes puissant, mais également atteint de schizophrénie chronique. Celui-ci retirera dans l'arbitraire le plus total des leaders au sein du gouvernement, et les remplacera par des agents du désordre, tout en menant des guerres de propagande envers d'autres pays par l'intermédiaire de sa formidable machine médiatique. Dans une supposée "démocratie", pourquoi y a-t-il "un jour" eu besoin d'une guerre secrète ? Au sein d'une nation qui entend défendre les intérêts du peuple, comment une guerre secrète peut-elle voir le jour ? Les deux sont tout simplement incompatibles, puisque si le gouvernement est (selon les célèbres mots de Lincoln) "celui du peuple", comment le gouvernement peut-il maintenir ces secrets ? Alors que les médias manipulent l'opinion publique afin de justifier les guerres qui font rage, les vrais bénéficiaires sont rarement connus et, par conséquent, les véritables causes sont également souvent ignorées. Les causes sont, pour la plupart du temps, économiques. Tandis que les citoyens et les soldats brandissent leurs drapeaux, les grosses compagnies agitent leurs porte-monnaie. Prenons pour exemple des anciens que l'on peut encore trouver, qui vous raconteront que la grosse, la "IIème guerre mondiale", fut menée contre l'idéologie Nazie défendue par Hitler. Peu nombreux seront ceux qui voudront débattre auprès de ces vieux hommes. Mais combien d'entre vous savent-ils que les compagnies américaines ont continué le commerce avec les Nazis, "même durant la guerre" ? Charles Higham, dans son ouvrage de 1984, "Trading With The Enemy" (Dell Books), écrivit : "Que serait-il advenu si des Millions d'Américains et de Britanniques, empêtrés entre les bons d'essence et les files d'attente aux stations-service, avaient appris qu'en 1942, les haut responsables de la Standard Oil du New Jersey (qui appartient à l'Empire Rockefeller) avaient fourni l'ennemi en carburant par l'intermédiaire de la Suisse neutre, et que l'ennemi roulait en fait avec le carburant des Alliés. Imaginez que le peuple ait appris que la Chase Bank dans le Paris occupé réalisait des millions de dollars de profit avec l'ennemi suite à l'attaque de Pearl Harbor, en ayant le plein accord des têtes dirigeantes de Manhattan [la famille Rockefeller entre autres] ? Ou encore que les camions Ford étaient construits pour les troupes Allemandes en France, avec l'approbation de Dearborn, dans le Michigan ? Ou que le Colonel Sosthenes Behn, à la tête du conglomérat téléphonique international américain ITT, se déplaça de New York à Madrid, puis Berne lors de la guerre afin d'apporter une aide aux systèmes de communications d'Hitler, et ainsi améliorer les bombes automatisées qui ont détruit Londres ? Ou que ITT construisit les FockeWulfs qui ont lâché des bombes sur les troupes Américaines et Britanniques ? Ou que les déterminants roulement à billes furent livrés aux alliés des Nazis en Amérique Latine lors de la collusion avec le vice-président du Comité Américain de l'Industrie Militaire, en collaboration avec le cousin de Goering basé à Philadelphie alors que les forces Américaines en manquaient cruellement ? Ou que de telles négociations étaient connues à Washington et soit sanctionnées ou délibérement ignorées." [p. 184-5] (ouvrage de Fresia, pages 108 et 190). (1) Il y a donc guerres
et "guerres" . Malheureusement, il y a aussi des guerres secrètes,
et ceux qui se battent sur le terrain, ou agitent les drapeaux, sont les
derniers à en être informée. Text
(c) copyright 2001 by Mumia Abu-Jamal. Traduction : David Les notes ne figurent pas sur l'article original mais ont été rajoutées pour informations. (1)
La famille Rockfeller, membre de la société secrète
Skull & Bones, est l'une des plus importante dynastie financière
au monde. William Rockfeller fut l'un des créateurs du Federal Reserve
System (la Réserve Fédérale Américaine) en
1910 lors d'une réunion secrète. La Réserve Fédérale
fut mise en application en 1913 par le Federal Reserve Act. Nelson Rockfeller
(1908-1979) pilota le destin de plusieurs entreprises géantes comme
Exxon, Mobil et Eastern Airlines et de banques comme la Chase Manhattan
Bank. Comme le signale Charles Higham que cite Mumia, la Rockfeller's Standard
Oil, basée dans le New Jersey, fournissait les Nazis en carburant.
Les Bush étaient aussi impliqués dans la Standard Oil. La
Rockfeller Standard Oil avait à l'époque un partenariat avec
le complexe industriel nazi : I.G. Farben. Selon l'Encyclopedia Britanica,
I.G. Farben participa à la construction de plus de 40 camps de concentration
dont Auschwitz. C'est via I.G. Farben qu'était fabriqué le
gaz Zyklon B utilisé dans les camps de la mort. Nelson Rockfeller
fut gouverneur de l'Etat de New-York et vice-président des USA sous
Gerald Ford de 1974 à 1977.
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